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Tristan Mourre |
Directeur en charge de l’offre RSE, Grant Thornton
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DPEF, les entreprises sur les starting-blocks
En pleine préparation des premières Déclarations de Performance Extra-Financière (ou DPEF), les entreprises doivent s’approprier rapidement un changement de paradigme. Si hier la communication extra-financière pouvait s’apparenter à un exercice de conformité relativement standardisé, il fait aujourd’hui la part belle à une approche par les risques, socle d’une communication extra-financière « sur-mesure ».
A la différence de l’analyse de matérialité pratiquée jusqu’alors, les entreprises ne doivent plus simplement considérer des enjeux mais adopter une démarche de « risk management ». Il s’agit de garantir la mise en place d’un processus robuste d’identification et de hiérarchisation des risques extra-financiers ou RSE, à partir des impacts sociaux, environnementaux et sociétaux des activités sur toute la chaîne de valeur, incluant la gestion de l’approvisionnement amont et l’utilisation des biens et services par le client final.
La volonté du législateur - à travers toutes les nouvelles règlementations (Sapin II, DPEF, Devoir de Vigilance, etc.) - est ainsi d’aligner les approches financière et extra-financière avec comme base commune une cartographie globale des risques, élargie aux relations d’affaires et à l’usage des biens et services. A moyen terme, la principale tâche de l’entreprise sera ainsi de faire évoluer les cartographies existantes pour y intégrer les risques extra-financiers.
La DPEF vise donc la production d’une information extra-financière de plus en plus personnalisée, savamment sélectionnée selon les activités et les risques de l’entreprise. Les politiques et diligences raisonnables de l’entreprise doivent répondre de façon adaptée aux risques les plus significatifs, en présentant des engagements, des procédures proportionnées et des objectifs. Les résultats de ces politiques doivent être mesurés de manière à apprécier avec précision la réponse apportée à chaque risque. Dans cette perspective, les entreprises sont invitées non plus à publier des données brutes mais plutôt à systématiser l’usage et le suivi d’indicateurs de performance moins nombreux mais plus représentatifs et caractéristiques. L’articulation de ces éléments et leur mise en cohérence sont la clé d’une communication conforme et pertinente. Ce chantier est vaste, mais il peut néanmoins être conduit à court terme par une approche top-down d’évaluation des risques et de recensement des actions existantes.
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